Une Jolie passion qui a débuté il y ' a déjà plus de 10 ans ...

 Combien d'entre-nous ne se sont-ils pas demandés : " comment se rasaient nos anciens ? ". Pour notre générations des jeunes des années 1980 ce n'est pas si évident de s'en rendre compte car nous sommes nés après la disparition de ces lames qui ont fait l'histoire de nos grand-parent et celle de nos parents qui ont vécu cette transition du monde moderne qui a imposé son " tout jetable ".

En effet c'est après la seconde guerre mondiale que le rasoir-sabre va venir s'échouer dans les brocantes et rouiller dans les caves ou greniers, au profit du rasoir de sécurité, puis du jetable dans les années 70.

J'entrais donc en Aout 2001 dans une ancienne batisse à Istanbul après avoir chercher assez longtemps l'objet tant convoité ... et là enfin mon précieux, une antiquité, un rasoir FILARMONICA datant de 1967. J'appris du vieil homme qui me le vendait les bases de l'affûtage et de l'utilisation correct de cet outil :

-" Il te faudra un cuir, jeune homme pour l'affûter, et pas un simili, un vrai ; une ceinture devra convenir,...  tu l'enduira d'huile de vaseline et t'en servira ainsi ( avec le mouvement des vas et viens qui lui est propre ) ".

-" la route sera longue, mais je vois que tu as l'air d'insister, alors armes toi de patience et demande de l'aide aux vieux barbiers qui seront t'instruire,... demander n'est pas blâmable, ignorer l'est ! "

C'est ainsi que tout a débuter avec un rasoir non affûté et la recherche d'un morceau de cuir !

Du porte à porte pour trouver cette ceinture, puis du porte à porte pour interroger les vieux barbiers ! Hé là que d'histoire, des souvenirs que les vieux faisaient remonter : " Ah ma foi, tu es né 30 ans trop tard jeune homme... ! avant on utilisait que ça, mais il y a eu les maladies transmissibles et l'état qui a fait interdir leur utilisation ... ! Mais saches que aucun rasoir ne vaut le rasoir traditionnel ".

De retour de Turquie me voila à la quête de la maitrise de mon outil dans les rues de Reims ( 51 ) à questionner les coiffeurs, mais peu d'entres eux répondent ! Sur 10 seulement 2 ou 3 seront disposés à m'instruire, mais à chaque fois le même plaisir !, et je me rends compte que je suis victime de n'avoir pu avoir la joie d'avoir au moins vécu une seule fois cette époque où l'outil qui me passionnait tant vivait entre les mains de ces artisans et accomplissait à chaque fois sont but sublime, sans que cela eut été du folklore !

Les années ont passé et après ce FILARMONICA ce fut un rasoir LE GRELOT HOSPITAL semi-évidé : une lame bien plus lourde et je ne comprenait pas pourquoi. Il n'y avait pas internet pour m'y aider mais je m'en fichais, ce rasoir rasait agréablement bien !

Ma technique s'améliora bien vite, et j'apprenais toutes les formes d'affûtage que les professionnels ont eut la gentillesse de m'enseigner ! Je voyais des rasoirs sortir des tiroirs comme si une nostalgie habitait toujours ces vieux hommes, la main toujours experte et " voilà jeune homme comment on faisait dans le temps ! "

Une collection débutat dès lors, on passait de 2 à 5 puis de 5 à 20 ( etc... ) pour atteindre une centaine de pièce en 2007 !

J'ai beaucoup appris et remercie sincèrement ceux qui ont pris le temps pour m'expliquer et faire partager pour un temps leurs souvenirs et montrer un monde que j'ignorais complètement, un monde où on prenait le temps de faire les choses simples, mais qui demandait sans cesse du travail dans la perspective d'un perfectionnement et la satisfaction de soi, de son travail. VIVRE AVAIT UN SENS !

En 2008 j'allais à Solingen faire mon " baptême " auprès de Mr Heribert WACKER qui a eu l'extrême gentillesse de me faire visiter son atelier.

J'ouvrais mon premier site en vente et réparation de rasoir " RASOIR-SABRE.FR " en 2010.

Et je viens à présent de faire mon " Baptême " du côté de chez nous à Thiers chez le fabricant THIERS ISSARD, dont j'en profite pour remercier de m'avoir accueillir et fait partager ce moment de bonheur, que de se retrouver parmis les outils dont je me passionne.